L’Ocde avait publié, en mars 2018, une étude sur les orientations économiques de priorité à adopter pour garantir la relance économique en Tunisie.
La relance économique en Tunisie interpelle non seulement l’Etat, les institutions publiques et le peuple tunisien, mais aussi les partenaires internationaux pour qui, toute collaboration bilatérale se trouve étroitement liée aux perspectives qui se présentent à la Tunisie à moyen et à court termes. Il faut dire que depuis les évènements du 14 janvier 2011, l’essor économique – et social- se heurte à moult obstacles, dont la fuite des cerveaux, la baisse sensible de l’investissement et la fragilité du climat d’investissement, sans oublier la chute du dinar, la baisse du pouvoir d’achat, les déficits budgétaires des institutions et la fragilité imprévue de certains secteurs considérés comme stratégiques.
En 2018, l’Ocde avait élaboré une étude sur la situation économique en Tunisie ; une étude qui s’articule autour de trois recommandations-clés, à savoir le rééquilibrage des moteurs de croissance inclusive, la reprise de l’investissement et, par conséquent, l’appui à l’entreprenariat, ainsi que la lutte contre le chômage, qui constitue l’une des principales lacunes à combler pour une population qui aspire à l’égalité des chances, voire des droits et pour un pays qui n’a plus droit à l’erreur en matière de développement équitable et durable pour tous.
Pour ce, la création d’emplois implique une stratégie ciblant les secteurs prometteurs – dont les secteurs des technologies, de l’innovation, de l’économie verte ,etc. et à même de répondre aux besoins développementaux, surtout dans les régions.
L’impératif des réformes structurelles !
Pour rééquilibrer les moteurs de croissance inclusive, il convient ,en effet, de s’arrêter sur les défaillances à l’issue du déséquilibre. Des défaillances qui ont attrait aux secteurs stratégiques, comme le tourisme et le secteur des mines et qui n’ont pas épargné l’Etat de succomber sous l’effet impitoyable des dettes publiques et externes au PIB.
Pour rectifier le tir, l’Ocde appelle à l’assainissement des finances publiques, à l’instauration de réformes structurelles à même de propulser la création d’emplois et le renforcement du rôle du secteur privé dans le processus socioéconomique. Par ailleurs, il est impératif, désormais, de veiller à créer un climat favorable à l’investissement et éviter ainsi aux investisseurs tunisiens et autres étrangers, ainsi que les entrepreneurs en herbe, tous les obstacles lesquels ont joué au détriment de l’essor entrepreneurial : les contraintes administratives, douanières, fiscales, commerciales et même de transport des marchandises ont été considérées comme de véritables bâtons dans les roues. D’un autre côté, les disparités régionales en matière d’infrastructure indispensable à l’investissement ont enfoncé le clou d’un développement bien en-deçà des exigences de la population dans les régions. Résultats : des disparités régionales socioéconomiques sèment, encore, la grogne dans les régions sinistrées, voire négligées par un système qui demeure inéquitable en dépit des slogans scandés pour l’égalité des chances, surtout pour ce qui relève de l’accès au marché de l’emploi. L’Ocde recommande, ainsi, de miser, désormais, sur les emplois à forte valeur ajoutée et qui seraient capables de hisser le niveau socioéconomique dans les régions, et ce, conformément au principe – voire au challenge précité-, à savoir le rééquilibrage des moteurs de croissance inclusive.
Emousser les disparités régionales
S’agissant de la reprise de l’investissement et l’appui aussi bien à l’entreprenariat qu’à la lutte contre le chômage, qui représente indiscutablement un vecteur de précarité socioéconomique, l’Ocde rappelle les faux pas effectués néanmoins sous la contrainte d’une Tunisie en transition démocratique et en situation de crise socioéconomique…
Certains secteurs se sont trouvés, en effet, entre le marteau et l’enclume ; soit entre des salaires en recrudescence, vu la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d’achat, d’une part, et le recul de la production, voire de la productivité, d’autre part. Réussir cette rude équation n’est point une évidence. Et pour preuve : « Le déficit courant s’est significativement détérioré pour atteindre, en moyenne, 9,1% du PIB entre 2013 et 2017, contre 3,1% du PIB entre 2006 et 2010. Le déficit commercial est passé de 13,2% du PIB en 2010 à 16% du PIB en 2017 ». Soutenir l’investissement doit être un défi qui impliquera, nécessairement, une nouvelle orientation des moyens de financement au profit des jeunes entrepreneurs dans les régions. Il s’agit d’une alternative qui s’impose, aussi bien à l’échelle nationale qu’à celle internationale, notamment dans les pays où les disparités régionales continuent à entraver à l’essor socioéconomique et développemental. La croissance économique inclusive sera soutenue par toute une vision futuriste et égalitaire. En Tunisie, le projet des Banques des régions commence à faire couler de l’encre. Il s’agit de l’implantation de structures bancaires atypiques, car elles seront essentiellement conçues dans le but de financer les PME et les TPE dans les régions.